GINETTE LAURIN + O VERTIGO

BIOGRAPHIE COMPLÈTE

Trente ans ont défilé depuis les débuts fulgurants d’O Vertigo en 1984. Sa fondatrice, directrice artistique et chorégraphe Ginette Laurin impose aussitôt le vertige comme incontournable.

À travers des enchaînements-chocs, où le corps est en constant déséquilibre, elle explore la frénésie que suscite l’attrait du vide. Elle reçoit le prestigieux prix J.A. Chalmers en 1986 et acquiert rapidement une renommée internationale en présentant ses spectacles au Québec, puis au Canada, aux États-Unis, en Europe, au Brésil, au Mexique, en Israël, à Hong Kong et Singapoure.

Après Olé (1984) et Full House (1987), deux pièces empreintes de finesse et d’humour, Ginette Laurin, inspirée par le célèbre roman de Cervantès, crée un Don Quichotte fougueux qui exhale un parfum de flamenco. Dans Chagall (1989), les 
personnages aériens du peintre prennent vie sous nos yeux dans une atmosphère onirique où les moments de douce ivresse succèdent à d’audacieuses envolées. La réussite sera immédiate et entraînera O Vertigo dans de multiples tournées internationales.

Avec Train d’enfer (1990) s’ouvrent des années qui conduiront Ginette Laurin à explorer davantage la théâtralité et l’émotion, notamment dans La Chambre Blanche (1992), où des êtres placés en situation d’extrême fragilité sont auscultés dans leur plus grande intimité. Cette œuvre vaudra à Ginette Laurin et O Vertigo le Grand Prix 1992 du Conseil des arts de la Communauté urbaine de Montréal (CACUM) et le prix Dora Mavor Moore à Toronto.

Créé en 1994, Déluge envoûte de nombreux spectateurs. La magnifique musique de Jocelyn Pook fait des adeptes encore aujourd’hui et ce spectacle inspirera le film La Nuit du déluge au réalisateur Bernar Hébert. L’année 1997 amène une nouvelle récompense, le prix Émergence décerné aux diplômés de l’UQAM, ainsi qu’un nouveau défi : La Bête que Ginette Laurin crée à partir de personnages imaginés par chacun de ses interprètes sera baroque, extravagante et théâtrale.

Les polarités et les dualités fascinent Ginette Laurin qui crée ensuite En Dedans (1997), une pièce plus formelle, tout en subtilité et en sensualité lumineuse. En Dedans vaut à O Vertigo le prix de reconnaissance, dans la catégorie danse, du Grand Prix 1998 du CACUM. Suit La Vie Qui Bat (1999), chorégraphiée sur le célèbre Drumming de Steve Reich. Le public réserve un accueil triomphal à ce nouveau spectacle d’O Vertigo, qui célèbre ainsi avec éclat son 15e anniversaire. En août 2000, c’est le tout New York qui vibre, avec la participation de la compagnie au Central Park Summer Stage.

En 2001, O Vertigo présente Luna en première mondiale au Luzernertheater en Suisse. Lunaire et cristalline, cette œuvre télescope l’imaginaire en usant d’ellipses et d’effets optiques qui dévoilent la face cachée de la danse : « L’ancienne ornementation acrobatique et audacieuse a été remplacée par une concentration stupéfiante sur de menus détails dans les gestes et les mouvements isolés. Les interprètes font preuve d’une admirable finesse… », The New York Times, octobre 2001.

Luna a été présentée de 2001 à 2003 en tournée mondiale devant plus de 30 000 spectateurs.
À l’occasion du 20e anniversaire d’O Vertigo, Ginette Laurin crée Passare (2004), œuvre dans laquelle la chorégraphe met en exergue les traces du passage de l’être humain dans l’espace et dans le temps. Cette même année, Ginette Laurin crée La Résonance du double au Musée d’art contemporain de Montréal. Constituée d’une série de six installations incorporant danse, performance, projections vidéo et photographies, cette œuvre est emblématique d’une nouvelle avenue multidisciplinaire pour la chorégraphe.

L’implantation du Centre de Création à la Place des Arts en 2005 confirme cette orientation et propulse l’énergie créatrice de Ginette Laurin, lui permettant d’explorer de nouveaux territoires. Elle participe notamment à la création de films en collaboration avec la cinéaste Oana Suteu. Adaptation télévisuelle de la chorégraphie Passare, leur film Point de fuite (2005) remporte le Prix de la meilleure œuvre canadienne au Festival International du Film sur l’Art à Montréal en 2006.

En 2008 et 2009, Ginette Laurin propose la recréation d’œuvres phares du répertoire d’O Vertigo, soit La Chambre Blanche (1992), qui fait parallèlement l’objet d’un long-métrage réalisé par la chorégraphe, puis la reprise de La Vie Qui Bat (1999) dans le cadre de la Dance Triennale Tokyo. L’accueil chaleureux du public japonais donne un nouveau souffle à la pièce qui ouvre ensuite le Festival de Danse et des Arts multiples de Marseille en 2010 et le festival Montréal/Nouvelles Musiques en février 2011. Parallèlement, La Chambre Blanche donne lieu à une quarantaine de représentations depuis sa recréation, tant au Canada qu’en Allemagne, en France, en Hongrie, en Italie , au Mexique et en Angleterre, notamment lors du festival Dance Umbrella à Londres.

En 2010, Ginette Laurin présente une nouvelle création dans laquelle elle traque cette fois au plus profond cette formidable machine humaine qu’est le corps en amplifiant les sons générés par les mouvements du corps et les battements du cœur. Présentée en première lors du Festival TransAmériques à Montréal en mai 2010, Onde de choc fait l’objet de tournées en France, en Allemagne, en Autriche et en Écosse dans le cadre du festival New Territories, avant de revenir au Canada pour une série de représentations en 2011 et 2012.

Avec KHAOS (2012), Ginette Laurin poursuit son incursion dans l’univers des technologies numériques et s’attarde plus particulièrement au traitement sonore en lien avec le mouvement. Présentée en première mondiale au Festival Internacional Madrid en Danza dès l’automne 2012, l’œuvre est soutenue par de prestigieux coproducteurs dont le Théâtre National de Chaillot à Paris, le Festival de Danse et des Arts multiples de Marseille (F/D/Am/M), ainsi que le Festival TransAmériques (FTA) à Montréal.


En 2014, O Vertigo célèbre ses 30 ans! En l’honneur de ces trois décennies de danse et de création, Ginette Laurin, chorégraphe et directrice artistique de la compagnie, offre aux spectateurs une toute nouvelle oeuvre chorégraphique, Soif, présentée par Danse Danse en première mondiale à Montréal.

En 2016, elle entame un tournant artistique en inaugurant le Centre de Création O Vertigo, un centre voué au soutien de la création en danse. Elle poursuit dorénavant sa carrière en tant que chorégraphe pigiste.